Pars. Cours et Joue entre Cuestas et Berges Mosellanes
Maintenant, sous vos pieds, tout commence ! Cherchez inlassablement à déterrer l'esprit des lieux. Révéler un récit pour que s'écrivent les suivants. Ainsi, s’exprime cette envie de questionner le paysage au travers de jeux, de traces et d’histoires. Le temps du jeu est bien particulier et c’est en déterminant les clefs pour entrer dans ce temps que je me suis questionné sur ces objets transitionnels qui sont des points de départ à l’imaginaire. Après une analyse des formes de jeux proposées dans l’espace public et un constat assez triste lié à un détachement sans précédent de la matière, du sol et du paysage, j’ai voulu par le mouvement, la marche partir à la rencontre de jeux connectés à la fois au territoire et aux histoires qui le façonnent. PARS COURS ET JOUE ENTRE CUESTAS ET BERGES MOSELLANES est une invitation à sortir, parcourir et faire paysage par le jeu. Celui-ci répond à trois grandes nécessitées: L’apprentissage de la matière par le toucher, la création d’histoires et le mouvement du corps.
Mes réflexions sont venues habiter un temps le Mont Saint Quentin en Moselle et ses berges. S’inscrivant dans une ceinture fortifiée de la première et seconde guerre mondiale, posant une limite entre paysages agricoles et plaines alluviales, urbanisées; il est un composant essentiel de ce territoire. Certains axes rendant son accès difcile, il s’élève sombre et mystérieux au-dessus de la Moselle. Pour que les méandres mosellans et les roches calcaires du Mont Saint-Quentin se rencontrent. J’ai dessiné des boucles reliant ces deux entités en croisant ainsi divers milieux et contextes urbains. L’idée est de créer des connexions entre les habitants.tes des quartiers en ancs de coteaux jusqu'au centre urbain, puis à ces grands paysages par de petits détails qui viennent éveiller la curiosité au l des pas. Ces parcours aux difcultés et distances variées, sont tous reliés entre eux et rythmés de temps forts, racontant des morceaux d’histoires qui prennent sens lorsque l’on retrouve nos traces de départ. Ces récits sont en partie inspirés des créations réalisées par les jeunes de la MJC des 4 Bornes, lors d’un atelier collaboratif. Il s’agissait là de stimuler une mémoire collective par des légendes locales tirées du folklore. On peut ainsi emprunter le sentier de la “Table qui tourne”, puis croiser une jonction avec celui qui nous mènera dans les “Entrailles militaires” pour enn rejoindre le “Pierrier aux Coronelles” des Terres Blanches de Lorry-lès-Metz. C’est en redescendant dans la vallée, avant de retrouver les berges de la Moselle que l’on peut rencontrer des enfants bricolants aux pieds des “Gardiennes de reets” et prendre un moment pour discuter autour d’une boisson chaude. Ces sentiers dessinés dans les grandes lignes viendront être enrichis par des idées qui émergeront de rencontres entre des acteurs et actrices du territoire et un public de tout âge habitant ces lieux. Je voudrais ainsi terminer par une citation de David Malaud, architecte et théoricien qui dans ces écrits “Sur les traces de l’Homo Architectus Ludens” nous dis: “Ce n’est qu’en nous mettant “au jeu” collectivement que nous pouvons inventer les règles de cohabitation de la grande arche planétaire.” Caroline GIRON



